En ces heures difficiles où l’Ukraine est profondément meurtrie par la guerre qui fait rage sur son territoire, nous sommes invités à prier avec nos frères d’Ukraine. Une communauté greco catholique ukrainienne se réunit dans la paroisse Saint Jérôme (Nice) pour célébrer la liturgie de St Jean Chrysostome, chaque mois, le dimanche après midi, dans l’église Sainte Jeanne d’Arc. Des liens d’amitié fraternelle sont entretenus avec le Père Mykola, le prêtre qui vient de Marseille présider la liturgie. C’est une communauté gréco catholique unie à Rome.
Historique de l’Église gréco-catholique d’Ukraine
En 1596, l’acte d’union de Brest-Litovsk établit la communion des diocèses d’Ukraine avec Rome tout en confirmant leur liturgie, leurs rites et leurs coutumes. C’est la fondation officielle de l’Église gréco-catholique d’Ukraine. Le Métropolite de Lviv, Andrey Sheptysky, grand précurseur du mouvement œcuménique, est emprisonné par les Russes de 1914 à 1917. Son successeur, S.B.E. le cardinal Josyf Slipyj et tous les évêques ukrainiens sont arrêtés en 1945. En 1946, un pseudosynode, convoqué par Staline, prononce la liquidation de l’Église gréco-catholique. 3000 églises et 150 monastères sont confisqués; ses évêques, prêtres et fidèles sont condamnés à l’exil ou à la clandestinité. En 1963, l’URSS expulse le cardinal Josyf Slipyj. Le clergé voit le nombre de prêtres passer de 3000 en 1939 à 300 en 1989. L’Église gréco-catholique ukrainienne semble avoir été anéantie en tant qu’institution juridique visible et publique. Après deux générations de persécutions sans relâche, de 1945 à 1989, destinée à disparaître, elle va renaître. Après des humiliations indicibles, ses martyrs et confesseurs qui dans la clandestinité, ont accepté avec humilité les voies de Dieu, ont conduit l’Église à sortir des catacombes et à une nouvelle vie.
Aujourd’hui, en Ukraine, cette Église réunit de 4 à 5 millions de fidèles et compte 800 séminaristes. Aujourd’hui on compte à nouveau 3000 prêtres en Ukraine. À partir de 1980, Jean-Paul II réunit à Rome les évêques ukrainiens, orthodoxes et catholiques, malgré la protestation du patriarcat moscovite. La cathédrale de Lviv est rendue aux gréco-catholiques ainsi que 900 des églises attribuées par Staline aux orthodoxes ou fermées.
Le 21 août 2005, le siège est officiellement transféré de Lviv à Kiev, la capitale. L’Église compte environ 8 millions de fidèles en Ukraine et en diaspora.
Les gréco-catholiques ukrainiens en France
Ces catholiques relèvent de l’autorité de l’éparchie Saint-Volodymyr-le-Grand (équivalent d’un diocèse pour les catholiques ukrainiens de rite byzantin résidant en France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Suisse).
Les Ukrainiens sont principalement arrivés dans ce pays après la Première Guerre mondiale et après la Seconde Guerre mondiale, pour des raisons politiques ou économiques. En 1937, une mission nationale pour les catholiques ukrainiens est créée à Paris et, en 1943, une église leur est confiée dans le 6e arrondissement; elle est devenue plus tard la cathédrale St-Volodymyr-le-Grand, du nom du saint prince qui a baptisé le peuple ukrainien en 988. En 1960, un exarchat apostolique (province dépendant d’un patriarcat) est créé par le Saint-Siège pour les membres de cette communauté résidant en France.
En janvier 2013, il est élevé, par le pape Benoît XVI, au rang d’éparchie de l’Église gréco-catholique ukrainienne, qui observe le rite byzantin. Selon les estimations, actuellement, dans l’Hexagone, vivraient environ 50.000 à 60.000 Ukrainiens, issus de diverses croyances. L’éparchie aujourd’hui est servie par 23 prêtres.
Les spécificités de la spiritualité de cette éparchie: Le chant tient une place importante dans leur vie de prière. Les icônes sont très visibles dans leurs espaces liturgiques et leurs maisons pour offrir une porte d’entrée vers le mystère divin. Plus généralement, la spiritualité orientale fait davantage appel aux sens et est moins rationnelle que la spiritualité occidentale. Enfin les ministres sont des prêtres catholiques mariés et pères de famille avec la bénédiction du Vatican.
Prochaines dates de célébrations avec la communauté gréco-catholique à Jeanne d’Arc (Nice)
samedi 23 avril à 19h
dimanche 15 mai à 16h
vendredi 10 juin à 16h