Vendredi 4 mars après-midi, le nouvel accueil de jour de Nice du Secours catholique-Caritas France a été inauguré au 23 rue Paganini, à quelques pas de la basilique Notre-Dame de l’Assomption. Nouvel, car réunion de deux accueils gérés par l’association, Le Tremplin et le Centre Jean Rodhain, sur le site de ce dernier. Nouvel, car rénové de fond en comble, plus fonctionnel, avec la création d’espaces collectifs, de bureaux et de rencontres. Nouvel, jusque dans son nom : les bénévoles l’ont baptisé « L’Étape Fraternelle ». Un lieu béni par l’évêque de Nice, Mgr André Marceau.

L’accueil de jour de Nice du Secours catholique a rouvert le 7 février après plus d’un an de chantier et, en amont, quatre ans de cogitation, de travail; un projet d’envergure nécessaire pour recevoir de façon inconditionnelle, et dans un environnement digne, toute personne en rupture sociale, familiale ou en errance, les familles avec enfants, les personnes seules, sans domicile stable. Les travaux, d’un montant de 1 200 000 euros, ont été financés à 54% par les fonds propres du Secours catholique, par le soutien de donateurs et mécènes privés (36%) et des subventions publiques (10%). L’inauguration officielle, le 4 mars, s’est déroulée en présence notamment de Vincent Destival, délégué général du Secours catholique.

Au cœur des 800 m² rénovés -et d’une cour de 150 m²- les activités reprennent petit à petit: infirmerie, permanence d’accueil et écoute, droguerie solidaire, apprentissage du français; l’accueil-café est assuré le lundi, mardi, jeudi et vendredi de 8h30 à 10h30, la domiciliation postale est ouverte; les douches et les machines à laver devraient bientôt se mettre en route. Et ce jeudi 10 mars après-midi, l’atelier couture était attendu pour tisser des liens.

Salima, bénévole depuis 2019
Ce lieu, j’apprends à le découvrir, il est mieux qu’avant. Avant, c’était petit. Tout a changé. Il y a beaucoup de choses à faire ici. J’aime donner de moi-même et travailler encore plus. Je viens le lundi et le vendredi. Le lundi je suis à l’accueil-café, et le vendredi je suis à l’accueil-écoute. En parallèle, je vais à Menton, au soutien scolaire du Secours catholique. Je suis polyvalente.

Issa, bénévole depuis cinq ans, responsable du service des premières nécessités (petits-déjeuners, douches, lessive)
La première réaction, c’est d’abord la fierté. J’étais fier de voir le début du chantier jusqu’à la fin, fier de pouvoir être là, de participer, donner un coup de main: déménager, enlever les choses, replacer les choses, nettoyer… De la fierté, et surtout la joie de pouvoir accueillir maintenant les gens dans une salle plus vaste et plus propre. Les sourires, la surprise: tous ceux qui viennent sont ravis de voir que tout a changé, ils sont vraiment contents. Venir pas forcément pour prendre le café ou se doucher mais pour les rencontres, pour causer et pouvoir partager. Maintenant, c’est plus fonctionnel parce qu’on a plus de douches et on a plus d’espace, de places assises dans la salle. J’ai découvert ce lieu il y a cinq ans; j’ai été accueilli, et deux ou trois jours après je me suis engagé comme bénévole, jusqu’à devenir responsable du service des premières nécessités. «L’Étape Fraternelle»? Je crois que tout peut commencer par là. On peut être de zéro et revenir, essayer de recommencer. Pouvoir encore se lever, se rêver, même si on est à terre.

Maryam, bénévole depuis janvier 2022
C’est tout neuf, l’ambiance est mieux qu’avant, c’était un peu vieux. Quand les gens viennent ici, ils trouvent un endroit propre, c’est bien. Ça fait trois ans que je connais le Secours catholique parce que j’étais demandeur d’asile et l’association m’aidait un peu. J’étais dans le réseau Welcome aussi. Quand j’ai été acceptée comme réfugiée, j’ai décidé de revenir ici comme bénévole et stagiaire, pas dans l’accueil de jour mais à côté, dans l’administratif, dans la comptabilité. Parce que j’étais déjà comptable dans mon pays.

Actuellement, une soixantaine de bénévoles se relaient sur les cinq jours d’ouverture, à l’image de Salima et d’Issa. «Tout a changé», disent ceux-ci dans les quelques mots qu’ils nous ont confiés. Tout? Si des murs ont bougé ou changé de couleur, il est une chose immuable dans cet accueil de jour rénové du Secours catholique: la chaleur humaine et l’écoute fraternelle qui en font l’âme.

José Garcia et Denis Jaubert