Aller à la sainteté par le sacrement du mariage. Telle est l’intuition du fondateur des Équipes Notre-Dame -le père Henri Caffarel (1903-1996)- pour qui « un couple chrétien isolé est un couple en danger « . Ce mouvement d’Église envisage de donner du souffle aux couples unis par les liens du mariage. Car ce sacrement, fondement des Équipes Notre-Dame, se cultive.
« Vivez votre couple dans la Foi » invite le slogan, la devise des Équipes Notre-Dame. Une équipe, c’est entre trois et six couples avec un accompagnateur spirituel (prêtre ou religieux/se). Tout comme les époux, celui-ci trouve dans l’équipe un lieu de parole, d’écoute, d’échange, un esprit de famille. Coeur de la vie d’équipe, la réunion mensuelle permet aux couples mariés religieusement de se retrouver. Au programme: repas chez l’un des couples, prière, partage des joies et des peines du mois, partage sur les points concrets d’efforts; et, pour colonne vertébrale des rencontres, il y a un thème de réflexion annuel choisi par les couples en début d’année. « C’est une petite Église des débuts qui est recréée », souligne François Würz. Avec Marie-Dominique, son épouse, ils ont pris la responsabilité des Équipes Notre- Dame du secteur Nice (Alpes-Maritimes)-Monaco-Corse en septembre 2021.
Le devoir de s’asseoir
Une fois par mois, chaque couple est invité à ce devoir pour se dire les choses en vérité. Cinq autres points concrets d’effort –« d’amour », précise François Würz- sont à vivre au quotidien: l’écoute de la Parole, l’oraison, la prière conjugale, la règle de vie et la retraite annuelle. Pour signifier l’appartenance à un mouvement, une fois par an est organisée une réunion des équipes brassées, avec toutes les équipes du secteur. Dans le diocèse de Nice, une journée de rentrée permet d’inviter largement les couples –« Venez et voyez », lance François Würz; de même, le pèlerinage du 8 décembre -au sanctuaire Notre-Dame de Bon Port à La Garoupe, Cap d’Antibes, en 2021- et la journée festive de fin d’année, au mois de juin, permettent aux équipes, une vingtaine actuellement, de se rencontrer. Sans oublier des rassemblements nationaux et internationaux. Le père Cyril Geley est aumônier du mouvement dans notre diocèse.
Marie-Dominique et François Würz ont célébré leur mariage le 7 juillet 1989. Depuis septembre 2021, ils sont les nouveaux responsables des Équipes Notre-Dame du secteur Nice (Alpes-Maritimes)-Monaco-Corse.
C’est en septembre 1992 que Marie-Dominique et François Würz ont rejoint les Équipes Notre-Dame; de retour dans la région, dont lui est originaire, ils ont participé à la fondation d’une équipe en Principauté de Monaco avec l’aide de Jeanne et Charles-Edmond Tocchio, responsables internationaux des END et amis personnels du père Ca ffarel. « J’ai découvert le mouvement à travers mes beaux-parents qui y participaient, explique François Würz. Leur témoignage m’a interpelé. » De même que les témoignages d’autres membres des END. « J’ai été très frappé par la phrase ‘Un couple chrétien isolé est un couple en danger’ ». Sans les Équipes Notre-Dame, le « oui » échangé il y a trente-trois ans serait-il plus fade aujourd’hui? « Certainement, car c’est un travail sur le sacrement du mariage. Le mouvement donne des outils pour que le sacrement ne soit pas le oui d’un jour mais le oui de toujours. Et on s’est fait des amis à vie, des gens sur qui on peut compter. » Et l’engagement aux END stimule leur foi personnelle, leur vie de chrétien, leur vie d’Église. « Cela nous oblige à toujours communiquer entre nous, à prier ensemble. C’est un engagement de tous les jours. Ça nous oblige à partager avec d’autres, des gens que l’on n’a pas choisis. Les personnes qui vont aux END, généralement on les retrouve ailleurs: c’est un terreau pour tout mouvement d’Église. Et c’est bon pour le lien entre laïcs et prêtres. Le prêtre est un membre à part entière d’une équipe. Beaucoup s’y sentent en famille. »
Un commencement
Les Équipes Notre-Dame ont été reconnues par le Vatican association internationale catholique en 1975, et association privée internationale de fidèles en 2002. L’été venu, chaque couple se réengage ou non pour l’année suivante. La décision est collégiale, elle doit être prise ensemble par les époux. Mais cet engagement n’est pas une fin en soi. Dans la vie de l’Église, participer à une Équipe Notre-Dame n’est qu’un début; François Würz insiste sur ce point: « C’est allumer le feu pour qu’il se répande! » Un appel à approfondir sa foi, à aller de l’avant, en paroisse, dans des mouvements et services. « Une chance pour l’Église universelle ».
Denis Jaubert