L’âge de la retraite n’a pas encore sonné pour le MCR. Né en 1961 avec l’association Vie Montante, le Mouvement chrétien des retraités, appelé ainsi depuis 1988, compte aujourd’hui plus de 15 000 adhérents. À Lourdes, les 13, 14 et 15 juin 2023, 1 580 personnes ont fêté le soixantième anniversaire (article à lire dans Église des Alpes-Maritimes n°113-septembre 2023). Il sera fêté localement jeudi 5 octobre au sanctuaire Notre-Dame-de-Laghet. 5 personnes témoignent de leur participation à ce mouvement.

Denis Gary

82 ans, marié (3 enfants, 8 petits-enfants et 3 arrière-petits-enfants), il est responsable de l’équipe de Valbonne, il a été responsable diocésain du MCR pendant quatre ans.

Cet ingénieur retraité de l’Icam, les Arts et Métiers catholiques de Lille, est aussi à la retraite de services d’Église (catéchisme, catéchuménat, animation liturgique, office de funérailles). Il est un ancien des mouvements d’Action catholique dont fait partie le MCR. «Maintenant, je compte les sous de la quête à la paroisse Notre-Dame-de-la-Sagesse […] Je trouvais que dans la paroisse, qui était très bien animée par le Chemin Neuf, il manquait quelque chose pour les aînés. Or, nous avons besoin de nous retrouver, de créer une convivialité et de pouvoir échanger sur les thèmes qui concernent la vie de tout le monde, à la lumière de l’Évangile, entre chrétiens. À 74 ans, je suis allé voir mon curé pour lui demander ce qu’il pensait si je lançais une équipe MCR qui n’existait pas. Et il me dit: ‘ça tombe bien. Hier, une autre personne, plus jeune que toi, m’a posé la même question. Mettez-vous ensemble.’» Avec Élisabeth Chataing, Denis Gary crée une équipe locale en 2015. Depuis, elle compte entre 10 et 14 membres.

La réunion mensuelle dure deux heures. Avec, comme élément essentiel, la convivialité. «Les liens entre nous, les amitiés qui se nouent, les services qu’on se rend. En général, la première partie de la réunion, l’après-midi à des heures convenables pour des retraités – après la sieste et avant qu’il fasse noir – c’est autour de notre thème d’année, décidé au niveau national. Dans la deuxième partie, on sort le cidre et les bugnes – on a un spécialiste des bugnes dans notre groupe – et on se régale, on plaisante, on rigole.» À ses yeux, le livret de la campagne d’année est «un outil précieux». Le thème 2023-2024: Osons l’avenir dans un monde incertain. «Il est important de de se retrouver pour échanger à partir du thème d’année, qui est un regard sur la société dans laquelle nous vivons. En général, en tant que retraités, nous sommes plutôt isolés, mais ce n’est pas pour autant que nous sommes en retrait de la société. Nous avons toujours notre mot à dire. Approfondir cette vue du monde, en parallèle avec ce que nous dit l’Évangile.»

père Félix Baudoin

Il accompagne le MCR comme aumônier diocésain depuis 2000.

Chaque mois, il participe aux réunions des équipes niçoises, deux équipes de la paroisse Saint-Jérôme, à l’église Sainte-Jeanne-d’Arc et à l’église Saint-Paul. En revanche, il suit de loin les équipes d’Antibes et Valbonne. «Mais à chaque réunion diocésaine, tous les 2 ou 3 mois, j’ai des échos avec les représentants de ces équipes […]

L’aumônier, il fait le lien et il aide le mouvement à être ouvert à l’Église universelle, c’est un mouvement d’Église.» Une chance, selon lui, dans le contexte de l’Église en France. «Avec la baisse du nombre de prêtres, si on ne trouve pas de diacre ou de religieuse, le mouvement sollicite des laïcs. Ceux-ci ont suivi une formation à l’accompagnement spirituel pour qu’ils soient capables de faire réfléchir en chrétien tous ces gens-là.»

Mireille Bouton

80 ans, divorcée, mère et grand-mère, retraitée du Trésor public, elle est membre de l’équipe d’Antibes depuis 2016. Elle est aussi bénévole dans un club Cœur et Santé, et trésorière diocésaine du MCR.

«La rencontre avec l’équipe d’Antibes s’est faite par Madeleine Prieto, une ancienne membre du MCR. Je la connaissais par ailleurs, on allait à des cours d’italien depuis trente ans, et elle m’a convaincue de venir les rejoindre aux réunions mensuelles. Je ne connaissais pas le mouvement […] Durant ma vie, je ne me suis pas éloignée de Dieu, mais je me suis éloignée de l’Église, je n’étais plus du tout pratiquante. Mais j’ai conservé ma foi. Et il a fallu ma rencontre avec Madeleine qui, elle, je l’admirais pour ça, a grandi dans une famille très pratiquante, très entourée. À son contact, elle m’a proposé de faire des pèlerinages, et petit à petit je me suis rapprochée de l’Église à nouveau […]

Je n’aime pas m’inscrire dans quelque chose si je ne suis pas sûre d’y aller régulièrement; je ne suis pas du genre à être tout feu tout flamme au début et puis à laisser tomber au bout des trois-quarts du chemin. J’ai rejoint les réunions mensuelles du MCR, j’ai vu comment ça se passait, les discussions au sujet des livrets, tout ce qui nous faisait nous poser des questions. Vraiment, au sein de ce mouvement, j’ai eu l’impression d’être une meilleure chrétienne. Et les discussions m’ont fait réfléchir à beaucoup de choses, auxquelles je n’aurais pas réfléchi autrement […] Quand j’entends tout ce que les autres personnes du groupe peuvent faire, il y en a qui portent la communion aux malades, il y a un médecin, par exemple, qui ne peut plus venir parce que maintenant il est bénévole à l’aumônerie de l’hôpital, moi je les admire, ça me fait chaud au cœur.»

Paul et Rosine Cassia

69 et 70 ans, mariés depuis 45 ans, ils ont découvert et rejoint le MCR quand ils ont pris leur retraite, en 2018. Membres de l’équipe d’Antibes, ils ont vite été appelés par Denis Gary, alors responsable diocésain, à participer, à Lisieux en 2019, à une formation de cadres du mouvement. En novembre 2021, l’ancien comptable et l’ancienne infirmière libérale sont devenus respectivement responsable diocésain et secrétaire diocésaine.

«Quand nous avons pris la retraite, rapidement on s’est aperçu que le téléphone arrêtait de sonner. On était un peu seuls en fait. On est seuls à deux, donc ça va très bien, on peut se parler, on peut se disputer, on peut jouer ensemble, on peut se promener ensemble, on peut faire beaucoup de choses ensemble. Depuis septembre 2018, nous avons quasiment participé à tous les pèlerinages que le diocèse organise. Ça nous a permis de voir beaucoup de choses, de rencontrer des gens. Nous avons fait quelques voyages personnels en plus. Puis, on essaie d’être actifs dans la paroisse d’Antibes.»

Ils ont retrouvé le chemin de l’Église en 2018, celui de l’office le dimanche. Et ont découvert le MCR sur Facebook, puis à l’église lors des annonces. «Quand on fait les réunions, ce qui nous attire le plus, d’abord, ce sont les discussions, mais c’est aussi de rompre la solitude des gens qui y viennent. On s’est aperçu, notamment dans notre équipe d’Antibes, que toutes les personnes qui venaient, on est une dizaine, sont seules. Et les réunions du MCR sont parfois les seuls moments où elles viennent et discutent, ça les sort de leur cadre. C’est ce qui nous a attirés.»

Cet engagement stimule et nourrit leur foi, ouvre de nouveaux chemins, comme le souligne Paul. «Je me suis inscrit à l’Institut de théologie de Nice, ces deux dernières années, j’ai suivi les cours; cela permet d’avoir une vision plus construite de tous les textes qui nous sont proposés. Ce travail nous a permis de faire grandir notre foi, de retrouver beaucoup de choses. On a une foi aussi bien l’un que l’autre, on a été baptisés tout bébé, première communion, confirmation quand on était enfant. Pour nos enfants, nous avons fait la même chose, mais nos deux dernières filles n’avaient pas pu faire leur confirmation. Eh bien, récemment, on les a amenées à demander la confirmation à l’âge adulte.»

Dans le diocèse de Nice, 4 équipes sont actives à Antibes (1), Valbonne (1) et Nice (2), en lien avec l’Église locale, accueillies dans les paroisses. En cette rentrée 2023-2024, une nouvelle équipe est en recréation à Nice-nord, à l’église Saint-Jean-l’Évangéliste (paroisse du Bon-Pasteur). En tout, ce sont 45 membres, contre 120 avant le Covid (répartis alors dans une dizaine d’équipes).

Les équipes sont majoritairement féminines, avec surtout des personnes veuves ou célibataires, parfois divorcées. Au programme de la réunion mensuelle: partage et approfondissement d’Évangile, réponses à des questions sur le thème de la campagne d’année, prière et convivialité.

Outre les réunions mensuelles, d’autres temps concernent l’ensemble des membres dans le diocèse: une assemblée générale, à l’automne; une récollection de Carême (habituellement pendant une journée dans les locaux de l’église Saint-Pierre-d’Arène à Nice); un pèlerinage au mois de juin (généralement au sanctuaire Notre-Dame-de-Laghet à La Trinité).

Denis Jaubert

Pour toute information sur le MCR dans le diocèse de Nice,
contactez Rosine Cassia au 06 24 61 26 11
mcr.asso.fr