Mgr Jean-Philippe Nault, évêque de Nice, a ordonné, en la cathédrale Sainte Réparate dimanche 26 juin 2022, prêtre pour notre diocèse Etienne Behalaina, et diacre en vue du sacerdoce Alexis Barraza Diaz.

La célébration était présidée par Mgr Jean-Philippe Nault, évêque de Nice. De très nombreux prêtres étaient présents, dont Mgr Jean Bonfils, évêque émérite du diocèse de Nice, Mgr Bernard Barsi, archevêque émérite de Monaco, Mgr Gabriel Randrianantenaina, évêque de Tsiroanomandidy (Madagascar). Elle était accompagnée par le chœur diocésain et une chorale malgache.

Etienne a été présenté à l’assemblée et à tout le diocèse par le père Paul Chalard, curé de la paroisse Saint-Armentaire. Alexis a été présenté par le père Thomas Poussier, supérieur du séminaire d’Aix-en-Provence.

À la fin de cette célébration, par décision de Mgr Nault, le père Geley, vicaire général a donné les nominations des nouveaux ordonnés
– le nouveau diacre Alexis est mis au service de la paroisse Saint-Armentaire, tout en poursuivant sa formation au séminaire Saint Luc d’Aix-en-Provence
– le nouveau prêtre Étienne est nommé vicaire à la paroisse Saint-Armentaire

Vidéo et photos: José Garcia.

Le 29 juin, l’Église fête saint Pierre et saint Paul. Différents et complémentaires, l’un et l’autre nous rappellent que l’Église est fondée sur les apôtres. C’est aux alentours de cette date que la majorité des ordinations de nouveaux prêtres est célébrée.

Les évêques, les prêtres et les diacres reçoivent leur mission dans l’Église, au nom de Jésus Christ, par le sacrement de l’ordre, généralement appelé ordination. Ce sacrement se caractérise par l’imposition des mains et une prière de consécration. Il est conféré une fois pour toutes. Le ministre ordonné manifeste à tous que c’est le Christ qui appelle, rassemble et porte la Bonne Nouvelle dans le monde.
L’ordination sacerdotale est la célébration durant laquelle le prêtre reçoit de l’évêque le 2e degré -le presbytérat- du sacrement de l’ordre (le 1er degré étant le diaconat). Par l’ordination, le nouveau prêtre reçoit le sacerdoce (la fonction du ministre de Dieu) qui est une marque ineffaçable comme le baptême. Le nouveau prêtre intègre ainsi le presbyterium qui est la communauté des prêtres d’un diocèse.

En 2022 en France, 122 prêtres seront ordonnés (diocésains, ou issus d’une congrégation, communauté religieuse ou société de vie apostolique).

Homélie de Mgr Jean-Philippe Nault

Première lecture (1 R 19, 16B.19-21)
Deuxième lecture (GA 5, 1.13-18)
Évangile (LC 9, 51-62)

Cher Etienne, cher Alexis,

Je fais mienne cette recommandation de saint Paul: «Laissez-vous conduire par l’esprit». Puissions-nous chacun accueillir toujours davantage cette invitation qui nous est faite aujourd’hui par la Parole de Dieu. Ces textes résonnent très fortement autour de la question de l’appel et il me semble que c’est une grâce de les recevoir aujourd’hui, en ce jour d’ordination. Je voudrais relever avec vous un aspect de chacune des lectures qui, me semble-t-il, rejoignent ce que nous vivons aujourd’hui en cette cathédrale.

Le premier mot que je relèverai vient de l’Évangile. Avec ce mot qui claque comme une invitation profonde: «Suis-moi» dit Jésus. Suivre Jésus, au plus près, toujours davantage, au quotidien, dans les joies et les épreuves. Suivre Jésus. C’est vrai pour chacun d’entre nous depuis notre baptême. Nous savons que la vie chrétienne correspond à cette définition toute simple, suivre Jésus. Mais c’est vrai d’une façon particulière pour vous qui allez être ordonnés, vous qui, comme prêtre, agirez en son nom, dans les sacrements, comme pasteur, prophète et roi, au service du peuple de Dieu qui nous est confié.
Le mot clé est celui de serviteur, serviteur du peuple de Dieu, pour que lui aussi suive Jésus. Suivre Jésus c’est vrai comme prêtre, comme serviteur, mais c’est vrai aussi pour inviter chacun, son prochain, celui qui mystérieusement croisera votre route, celui qui vous sera confié, l’inviter à suivre Jésus, toujours plus, à reconnaître en Jésus notre Dieu, l’unique sauveur du monde, à connaître Jésus pour mieux le suivre, à le connaître au fond de son cœur, à le connaître par notre intelligence, par notre volonté, qu’Il illumine notre mémoire, qu’Il fortifie notre volonté. Il habite note intelligence. Suivre Jésus dans ses sacrements, dans sa Parole, tout le temps. Voyez-vous, Etienne, Alexis, en étant ordonnés, vous devenez serviteur, pour que tous, nous puissions davantage suivre Jésus. C’est vrai pour vous bien-sûr, comme une invitation qui retentit au fond de votre cœur, mais c’est vrai aussi comme pasteur ou futur pasteur. Cette invitation qui claque dans l’Évangile que nous venons d’entendre doit habiter votre ministère, doit l’orienter pour lui donner sens et vie et c’est vrai chaque jour, en permanence, dans le secret de votre cœur, dans le ministère qui vous sera confié, personnellement et communautairement, avec ceux qui partageront votre route. Suivre Jésus.

Le deuxième mot que je relèverai provient de la seconde lecture, celle de saint Paul. Un deuxième mot qui retentit aussi fortement, celui de liberté. Nous savons combien ce mot est cher à chacun d’entre nous, à nos concitoyens. Il est à la mode dirions-nous. Chacun recherche la liberté, parfois comme une recherche d’autonomie, peut-être en suivant sa volonté propre. Dans la tradition chrétienne, dans l’enseignement de saint Paul, repris par saint Augustin ou saint Thomas, liberté ne veut pas dire libre arbitre. Le libre arbitre peut correspondre à faire ce que je pense bien ou ce que je veux. La liberté, celle dont parle saint Paul, est bien autre chose. La liberté est de m’orienter vers le bien et de le choisir, résolument. Être libre c’est donc choisir le bien, m’ajuster toujours plus à lui, et nous savons combien cela est parfois difficile. C’est vrai pour vous qui allez être ordonnées. Tous, nous avons à cœur ce combat intérieur de nous ajuster à Dieu, à sa Parole, pour être toujours davantage libre. Mais aussi comme prêtre, vous allez être serviteur de la liberté, de la liberté de chacun. Là aussi j’utilise le mot de serviteur. Le prêtre est là pour faire grandir, pour faire croître, pour accompagner une authentique recherche de la liberté, c’est-à-dire de la vie avec Dieu. Un de ses fruits sera la joie intérieure. Celui qui est vraiment libre connaît une joie profonde parce qu’il n’a d’attache que Dieu. Les grands saints nous en donnent l’exemple. Rappelons-nous saint François d’Assise ou saint François de Sales, libérés de toute contrainte extérieure, authentiquement libres, car authentiquement en amitié avec Dieu. Rappelons-nous Charles de Foucault, canonisé il y a quelques semaines, un homme libre. Et c’est vrai pour tous les grands saints et toutes grandes saintes que nous connaissons. Être libre pour grandir en sainteté, c’est-à-dire dans l’amitié avec Dieu. Le prêtre nous est donné aussi pour cela. Pour que chacun d’entre nous grandissions dans une authentique liberté, c’est-à-dire une authentique vie avec Dieu, une vie de sainteté. C’est le remède nous dit saint Paul pour ne pas risquer de nous mordre les uns les autres ou de nous dévorer. Ce vocabulaire animal nous montre que très vite nous pouvons dévier. Et le remède dont nous parle saint Paul est un authentique amour entre nous. Il nous rappelle dans la lettre que nous avons écoutée tout à l’heure, dans cette recherche de liberté, qu’il faut nous aimer les uns les autres, comme un commandement, c’est-à-dire pas comme quelque chose qui nous serait imposé de l’extérieur mais comme la révélation profonde de ce qui est bon pour nous. Profondément bon : nous aimer, aimer Dieu, aimer notre prochain. Libre pour aimer en vérité. Le sacerdoce nous est donné pour nous aider à grandir dans cette authentique liberté, par les sacrements, par l’amour de la Parole de Dieu, la prière, et le prêtre est là aussi comme un serviteur. C’est vrai pour lui et, avec ou par lui, pour les autres. Lui aussi a besoin d’autres prêtres pour l’aider à grandir dans une authentique liberté.

Le troisième point sur lequel je voudrais m’arrêter est le dernier. À partir de la première lecture, ce récit mystérieux entre Élie et Élisée, où Élie jette son manteau sur Élisée. Nous connaissons bien ce texte d’appel profond, ce manteau jeté qui représente non seulement l’institution comme prophète mais aussi la mission donnée à Élisée et donc reçu par lui. On pourrait beaucoup méditer sur ce texte ô combien riche. Je voudrais simplement relever un point, la mission du prêtre elle aussi est toujours reçue. C’est gage de sa fructuosité, gage de notre liberté intérieure, de notre croissance spirituelle, de la mission de l’Église. Une mission, notre mission, nous a été donnée et vous en ferez l’expérience, Etienne, Alexis. Elle nous est donnée, à nous de la recevoir avec un cœur pleinement ouvert. Nous sommes toujours envoyés. Nous ne nous donnons pas notre mission, nous l’avons reçue. Nous sommes envoyés par le Seigneur lui-même, par son Église. Le manteau jeté sur les épaules d’Élisée n’a pas été pris par lui, il a été reçu. On agit comme prêtre au nom d’une compétence. C’est très bien d’en avoir et je sais que vous en avez, je m’en réjouis. Mais on agit d’abord par un appel qui a résonné du plus profond de notre cœur, jailli du cœur même de Dieu, mystérieusement. C’est la liberté de Dieu. Un appel qui a été accompagné, discerné, muri, par vous Etienne et Alexis, mais aussi par l’Église, par ceux, qui comme cela a été rappelé tout à l’heure, ont mission de discerner et de vous accompagner. Cet appel libre, jailli du cœur de Dieu, a rencontré votre liberté. C’est le mystère de toute vocation, la liberté de Dieu et la vôtre se sont rencontrées.

Chers amis, nous tous qui vivons pleinement cette célébration, je nous invite à porter d’une façon particulière dans notre prière, maintenant et dans les années qui viennent, nos deux frères que nous accompagnons aujourd’hui. Vont se dérouler devant nous ces rites millénaires, transmis de générations en générations, ces rites qui nous font toucher du doigt la proximité de Dieu, sa puissance, sa grâce. Mystérieusement, devant nous, le Seigneur agit. Suivre Jésus, être pleinement libre, accueillir la mission reçue, voici trois aspects que je voulais partager avec vous cet après-midi au cœur des ordinations.

Que le Seigneur nous accompagne de sa grâce, que son esprit nous comble. Alors, nous pourrons, d’un cœur pleinement ouvert, répondre à l’invitation que nous adressait Paul tout à l’heure: vivre selon l’esprit. Que cela soit notre joie.
Amen.

Comment se déroule une ordination de prêtre?

  • L’appel du candidat «Que celui qui va être ordonné prêtre s’avance…»
  • L’engagement de l’ordinand
  • La litanie des saints
  • L’imposition des mains de l’évêque et la prière d’ordination
  • Vêture
  • Puis, l’évêque répand dans les paumes des mains du nouveau prêtre l’huile sainte, mêlée de parfum que l’on appelle le saint Chrême.
  • L’évêque, dans un dernier geste, significatif remet au nouveau prêtre la patène et le calice nécessaires à son nouveau ministère Le nouveau prêtre reçoit le pain et le vin qui deviendront dans l’eucharistie le Corps et le Sang du Christ.
  • Le baiser de paix

Quelles sont les étapes qui mènent à l’ordination?

  • Admission comme candidat au sacerdoce
  • Institutions : lectorat et acolytat
  • Ordination diaconale
  • Ordination sacerdotale