Retrouvez l’homélie de Mgr Marceau, prononcée à l’occasion de la Sainte Réparate, dimanche 6 octobre, et qui présent l’Année de l’Esprit Saint dans le cadre de Mission Azur.

Homélie prononcée lors de la fête de la Sainte Réparate
Le 6 octobre 2019
Textes de la liturgie : Sg 3, 1-9 ; 2 Ti 2, 8-13 – 3, 10-12 ; Jn 15, 18-21
En notre terre azuréenne, en notre diocèse, aux racines de la foi au Christ vivant, est une jeune fille de Césarée Maritime : Réparate, Sainte Réparate.
Venant de la terre même qui vit naitre et mourir le Fils de Dieu, elle est cette messagère qui nous fut envoyée, messagère de la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui aime les hommes et les rejoint.
Elle est inscrite au livre des Martyrs, de ceux que l’on croyait anéantis. «Celui qui ne réfléchit pas, est-il écrit au Livre de la Sagesse, s’est imaginé qu’ils étaient morts». Mais, sa vie était dans la main de Dieu. Cette main, comme en une barque, amena son corps en nos rivages.
En Réparate, jeune fille fragile, Dieu nous faisait le don au souffle de l’Esprit, comme ce vent qui emplit les voiles, de cette semence de vie appelée à porter du fruit.
Vierge, la fécondité de sa vie fut de porter le témoignage de Celui qui est la Vie et selon les paroles de Saint Paul, elle nous dit encore aujourd’hui : «Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, le descendant de David».
Ce fut son Évangile.
Pour Lui, elle a donné sa vie.
Pour Lui, elle nous invite aujourd’hui à donner notre vie.
Pour nous, elle est cette Parole de Dieu toujours vivante qui renouvelle notre fidélité à Celui qui est «Parole de Dieu que l’on n’enchaine pas» : le Christ, notre salut, notre gloire éternelle.
Vingt siècles après, l’on peut se poser la question en notre pays, comme ici chez nous : est-ce que le Christ est notre Évangile ?
Malgré toutes les incantations sur les racines chrétiennes – ce qui en soi est une réalité, même si ce ne fut pas inscrit dans les textes de l’Europe -, les fruits de l’Évangile ne sont plus au rendez-vous et nous le constatons en ces jours mêmes.
Depuis le commencement de l’aventure évangélique, le Christ est signe de contradiction – le Ressuscité est passé par la mort… «Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera aussi» dit Jésus.
Paul lui-même avoue avoir été «enchainé comme un malfaiteur» … Pourtant, l’Évangile, en son cœur, porte un «oui à la Vie».
Jésus, Bonne Nouvelle, Évangile de Dieu pour le monde, a signifié cela. Il a porté ce témoignage de vie jusqu’à la mort, jusqu’au don de sa Vie.
Ainsi les signes posés par Jésus et ses paroles en sa vie terrestre ne peuvent être compromis que comme ce « oui à la vie » pour que l’Homme vive dans la plénitude de ce don que Dieu a fait à l’humanité : la vie.
Lire et relire l’Évangile, c’est communier page après page à ce projet de vie de Dieu, qui se révèle en cette vie donnée de Jésus. Il a témoigné du respect de la vie, il a appelé à la vivre en n’attentant pas à sa grandeur et à sa dignité, en combattant le mal qui peut la ronger, la dégrader, en la préservant et en ne jouant pas les apprentis sorciers d’une science qui devient aujourd’hui sans âme…
Nous sommes Église du Christ. Nous portons ce nom de Chrétiens évidemment avec d’autres frères chrétiens… Mais ici, nous en sommes héritiers par Sainte Réparate et constitués par elle témoins de la foi au Christ pour lequel elle a donné sa vie.
Avec le Pape François, nous voulons dire avec autant de forcer que lui dans son exhortation à destination des jeunes mais aussi de tous, nous voulons dire en acte : «Il vit le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse du monde. Il vit et il te veut vivant !»
Nous sommes communauté vivante mais sans cesse appelée à se convertir au chemin de Vie ouvert par le Christ, nous convertir au message de l’Évangile. Nous avons à « nous constituer en un état permanent de mission » (Pape François).
Notre mission, à toujours renouveler, est d’annoncer le Christ ressuscité par la vie des communautés et personnellement. C’est un appel à vivre en conversion à notre Seigneur, Jésus le Christ.
C’est pour nous ressourcer, nous fortifier, nous ancrer plus encore dans le mystère du Christ, qu’Église vivant dans les Alpes Maritimes, nous nous sommes engagés dans Mission Azur. Nous mettons en avant pour nos communautés, nos paroisses et pour chacun personnellement 5 piliers pour devenir des disciples et être missionnaires :
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La prière, l’adoration et la vie liturgique pour devenir toujours plus des familiers du Christ.
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La fraternité sans frontière : à l’intérieur des communautés, en proximité, mais ouverte sur l’ailleurs et ceux qui viennent de loin.
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La formation et le vécu des sacrements pour grandir dans la foi.
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L’engagement au service de l’Église et dans la société
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L’évangélisation : que tous les actes de la vie des communautés comme personnellement disent l’Évangile, notamment à travers l’accueil.