Kerygma a réuni à Lourdes, en octobre 2023, 2 700 participants dont 45 évêques, 220 prêtres et 90 diacres permanents. Les participants ont échangé sur les nombreuses initiatives d’évangélisation qui fleurissent dans les diocèses. 17 personnes du diocèse de Nice y ont pris part.
Accompagnés par Mgr Nault, 17 personnes engagées en Église dans les Alpes-Maritimes -des clercs et laïcs en mission de toutes les pastorales du diocèse- ont participé à ce grand rassemblement national, organisé par la Conférence des évêques de France à Lourdes. Le programme proposait des alternances entre temps en plénière et 48 ateliers, qui ont permis de travailler concrètement sur l’annonce du kérygme dans toutes les pastorales. Les expériences furent enrichissantes, les paroles entendues fortes, les échanges d’expérience fructueux.
Le but de ce rassemblement était de stimuler et soutenir l’élan d’évangélisation en France, de donner envie de témoigner de la présence du Christ dans sa vie et enfin de reconnaître, observer et partager les expériences locales d’évangélisation. «Les participants du diocèse de Nice étaient redynamisés de l’intérieur. L’initiative relance des idées, des projets» explique Florence Richard, coordinatrice du pôle «Annonce de la foi». Les services pastoraux vont à présent s’approprier cette expérience et voir comment la décliner. «La réflexion nous amène à repenser comment annoncer le Christ, poursuit Florence Richard. La société a profondément changé, il faut repenser nos pastorales, se libérer, lâcher ce qui nous encombre pour pouvoir créer. Il n’y a pas de recettes miracles à décliner. L’important est de se renouveler en portant les réalités des personnes et des paroisses.»
Prochaine date importante dans notre diocèse, samedi 23 novembre, pour un rassemblement des toutes les équipes d’animation pastorale des paroisses, dans une démarche d’évangélisation avec Mission Azur.
Mélanie Raynal
Florence Richard, coordinatrice du pôle Annonce de la foi
Propos recueillis par Stèvelan Chaizy-Gostovitch
Qu’est-ce que le kérygme?
Kérygme est un mot grec qui signifie annonce, proclamation. C’est le cœur, l’essentiel de la foi. Il y a différentes formulations de cette première annonce. Une des plus simples est «Jésus Christ est mort et ressuscité pour nous». Le pape François propose dans son exhortation de 2013 «La joie de l’Évangile»: «Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, te fortifier et pour te libérer» n°164. Ce kérygme a des caractéristiques. Ce n’est pas une simple annonce, c’est une parole transformante, agissante, «performative» à la fois pour celui qui l’annonce mais aussi pour la personne qui va recevoir cette première annonce. Le père Christophe Raimbault précisait dans son intervention: «Il s’agit de susciter et de re-susciter le ressuscité dans notre propre histoire et dans l’histoire de la personne à qui nous l’annonçons».
Dans ce contexte de sécularisation, de la fin d’une culture chrétienne et d’une société qui évolue rapidement, cette rencontre Kerygma avait pour objectif de redonner un élan aux initiatives d’évangélisation et de susciter une prise de conscience de la nécessité de remettre au cœur de toutes nos pastorales cette annonce kérygmatique.
Est-ce qu’on l’annonce suffisamment?
Annoncer le Christ est la mission de tout baptisé. Dans tous nos lieux de mission, la plupart des personnes que nous rencontrons ne connaissent pas Jésus. Petit à petit, il y a une prise de conscience de la part des laïcs, de leur mission première qui est d’annoncer le Christ Sauveur. Souvent les laïcs se sentent démunis sur la question du «comment» et sur la question du témoignage personnel pour que cette annonce soit incarnée. La première étape est déjà de repérer ce que le Seigneur a réalisé dans ma vie. Qu’est-ce qu’Il a transformé? Qu’est-ce qu’Il a délié? Qu’est-ce qu’Il a sauvé? C’est un premier travail à faire personnellement, relire tout ce que le Seigneur a transformé en moi.