Voilà huit ans que la Pastorale du monde scolaire (PMS) a été créée dans le diocèse de Nice pour être au service des adultes en responsabilité auprès des jeunes. À travers elle, il s’agissait de faire travailler ensemble les aumôneries de l’enseignement public et de l’enseignement catholique des collèges et lycées des Alpes-Maritimes. Des états généraux sont en cours afin de poursuivre, toujours mieux, la mission (article détaillé à découvrir dans le magazine diocésain d’octobre n°103).
Pour ces états généraux, adjoints en pastorale scolaire (APS), responsables d’aumônerie de l’enseignement public (AEP) et prêtres en pastorale des jeunes ont été invités dans le Vaucluse, à Notre-Dame de Sainte-Garde, les 23 et 24 juin. Dix-neuf APS (sur dix-neuf), dix responsables, salariés et bénévoles, d’AEP (sur vingt-et-un) et deux prêtres en pastorale des jeunes (sur trente) y ont participé.
Depuis 2018, Nicolas Charmoille (photo de gauche) est adjoint en pastorale scolaire à l’Institution Saint Joseph (collège et lycée) à Roquebrune-Cap-Martin.
Le père Jean-Baptiste Giuglaris (photo de droite) est prêtre en pastorale des jeunes, vicaire à la paroisse Notre-Dame des Rencontres depuis septembre 2021. Il est l’aumônier de deux collèges privés et d’un lycée privé et aussi l’aumônier de l’enseignement public, collège et lycée.
Témoignages.
Que les aumôneries de l’enseignement public et de l’enseignement catholique des collèges et lycées des Alpes-Maritimes travaillent ensemble, tel est le but de la Pastorale du monde scolaire. Depuis que vous êtes au service des jeunes avez-vous conscience de ce fonctionnement diocésain quasi unique en France?
Nicolas Charmoille: Sans savoir que c’était unique, j’ai pu effectivement mesurer la grande proximité des deux entités et le souhait constant de travailler ensemble dans une belle collaboration. Ce qui me marque le plus est cette bienveillance réciproque de la part des différents acteurs, ainsi que la possibilité de se rencontrer régulièrement, lors de formations, d’évènements de type Cap Montagne ou pèlerinage, de retraites…
Père Jean-Baptiste Giuglaris: J’ai conscience de ce fonctionnement et je suis très heureux qu’il soit vécu dans notre diocèse parce que je ne pourrais pas imaginer que ce soit différemment; il y a tellement à s’apporter l’un à l’autre. Un responsable d’aumônerie du public et un APS dans le privé vivent exactement le même défi qui est de transmettre la foi et d’éduquer à la liberté les jeunes qui leur sont confiés. Les structures sont peut-être différentes mais la mission demeure la même.
Qu’avez-vous apprécié lors de cette rencontre de fin d’année scolaire, ces états généraux des 23 et 24 juin?
NC: Nous avons eu la chance de nous réunir dans un lieu magnifique, au pied du mont Ventoux dans le Vaucluse. Je retiens en particulier trois moments forts: un long temps d’échange pour rencontrer une personne du groupe que l’on connaît peu et avoir avec elle une conversation de qualité; une marche méditative; une pièce très émouvante jouée par une xavière comédienne. Et plus globalement une grande convivialité au sein de la PMS.
P.JBG: Ce sont des liens simples entre les personnes qui partagent la même mission au quotidien; c’est de confronter les idées les uns avec les autres; c’est aussi de se projeter ensemble, de faire le point ensemble, de regarder la force qu’on a. En fait on a un potentiel, une puissance, mais je ne suis pas sûr qu’on l’exerce bien.
Personnellement, quel(s) point(s) avez-vous mis en avant lors des échanges dans la perspective de renouveler la PMS, huit ans après sa création?
NC: Il s’agit d’un projet de collaboration au sein du bassin mentonnais, entre notre établissement catholique et l’aumônerie de l’enseignement public, en vue de mettre en place deux soirées mensuelles de rencontre entre lycéens, à la fois conviviales et nourrissantes sur le plan humain et spirituel. Soirées coanimées par le prêtre qui nous accompagne, l’AEP et l’enseignement catholique. Ce projet est un exemple parmi d’autres de la mise en œuvre concrète de l’ambition initiale de la PMS.
P.JBG: Se dire qu’on peut faire pas mal de choses, mais il faut voir comment on les porte. Je crois que la PMS n’est pas en mauvaise santé mais qu’elle ronronne. On aurait besoin de plus stimuler et d’amener les gens à se remotiver. Savoir apprécier le travail de l’autre. Et il y a le rôle du prêtre accompagnateur qui est intéressant aussi. Qu’est-ce qu’on fait comme formation, qu’est-ce que la PMS propose aujourd’hui, et quels liens elle a avec ces prêtres? Ce n’est pas pour rien que les prêtres accompagnateurs ne sont pas présents dans ces événements (rencontre des 23 et 24 juin, ndlr) et dans les messes de rentrée, de sortie… Je pense qu’il faudrait revaloriser et retrouver la place du prêtre accompagnateur. Ce n’est pas qu’il prenne toute la place, loin de là, mais qu’il retrouve vraiment sa place de prêtre dans la Pastorale du monde scolaire.
Denis Jaubert