De gauche à droite: chanoines Gabriel Callier et Jean-Marie Stiffa, père Christian Naillou, Christine Brun, père Jean-Louis Gazzaniga.
«Le Seigneur est patient, il a raison», chanoine Jean-Marie Stiffa, 5 mai 2022
Jeudi 5 mai 2022, c’est à Ma Maison, EHPAD géré par les Petites sœurs des pauvres à Nice que nous avions rencontré à l’heure du déjeuner le chanoine Jean-Marie Stiffa. Un entretien dans le cadre d’un reportage sur la Délégation à la protection sociale du clergé (DLPS). Autour de la table étaient aussi présents Christine Brun, alors assistante sociale et déléguée diocésaine à la protection sociale du clergé, deux autres résidents, le chanoine Gabriel Callier et le père Christian Naillou, ainsi que le père Jean-Louis Gazzaniga, délégué épiscopal à la vie religieuse, venu pour dire la messe en fin de matinée.
Extrait de l’article publié dans Église des Alpes-Maritimes n°102 – Septembre 2022
«La plupart des prêtres qui sont ici, je les ai déjà accompagnés chez eux, explique Christine Brun. Il y a toute une histoire derrière, même une amitié souvent qui s’est installée. Je les ai aidés dans ce passage, parce qu’entrer dans une maison de retraite c’est vraiment un passage. Et je continue à les accompagner. C’est une suite logique. Le père Gabi Callier, ça fait plus de quarante ans qu’on se connaît, d’abord par la paroisse…»
Cette amitié qui se tisse au fil des ans, le chanoine Jean-Marie Stiffa nous en parle aussi. «Christine, je la connais depuis longtemps, mais son mari encore davantage: quand j’étais jeune prêtre, à Saint-Étienne-de-Tinée, je devais avoir vingt-huit ans.» Né en 1937, ordonné prêtre en 1965 pour le diocèse de Nice, il est arrivé chez les Petites sœurs des pauvres il y a un an. Auparavant, le père Stiffa était resté vingt ans à Capitou, un quartier de Mandelieu-la-Napoule. Il s’agissait de son huitième lieu de ministère, son dernier.
À la paroisse Saint-Vincent-de-Lérins, il a eu tour à tour comme curé les pères Paul Chalard, Franklin Parmentier et Nykodem Boldys. «Christine venait me voir à la maison. Et elle m’a parlé souvent de cette maison ici (la maison de retraite, ndlr). Pendant longtemps, je lui ai dit non. J’étais bien où j’étais, je ne pouvais pas être mieux que là-bas. J’avais tout ce qu’il fallait, même le piano de ma maman que j’ai laissé.»
Le décès d’Yvonne, une dame qui s’occupait de lui – «Elle m’a adopté comme un autre fils.» – a accéléré la décision, de même qu’une place disponible au sein de l’EHPAD niçois. «Ç’a été difficile… J’étais fatigué. J’ai accepté, oui, mais il a fallu du temps. Je reconnais que Christine a pris le temps. Elle est très persuasive tout en étant respectueuse, avec beaucoup de délicatesse. Sinon, je ne serais peut-être jamais venu ici. Le Seigneur est patient, il a raison.»
[…] Être ensemble. Eux aussi ne se sont pas choisis autour de la table: à l’heure du déjeuner, c’est une fraternité sacerdotale qui s’exprime, bavarde ou silencieuse. Ce 5 mai, la présence d’invités et les questions posées ont, sans nul doute, donné une autre saveur. Il a été question de chaussettes à retirer, de veilleuses qui passent dans la nuit, ou encore de lâcher-prise, de conduite automobile… «C’est heureux que Jean-Marie puisse s’exprimer aujourd’hui», remercie le père Callier à la fin du repas […]