Notre-Dame-de-Valcluse, le sanctuaire fête ses 300 ans !

Nous sommes heureux de fêter les 300 ans de Notre-Dame-de-Valcluse en tant que sanctuaire du Pays de Grasse. Le 8 mai 1724, Mgr Joseph de Mesgrigny, évêque de Grasse, célébrait solennellement la dédicace de la nouvelle église de Valcluse, commencée en 1650. Ce sont les 300 ans de cette consécration que nous allons fêter le 11 mai, de 10h à 16h, en présence de Mgr Jean-Philippe Nault. Occasion merveilleuse de faire mémoire des bienfaits de Dieu sur la région par l’entremise de la Vierge.

Les nombreux ex-voto, en peinture naïve à la mode provençale, en sont la trace écrite que nous commentera l’historien Gilles Sinicropi qui nous a fait la bonté de répondre à notre invitation. Il est l’auteur du livre: «Valcluse. La Notre-Dame du pays de Grasse», fruit d’un travail méticuleux d’historien sur la genèse de ce sanctuaire.
Nous profitons également de cet anniversaire pour donner la parole à Gilles Bouis, archiviste du diocèse, qui a effectué un travail remarquable sur les couronnements de la Vierge dans les Alpes-Maritimes. Il nous parlera du couronnement solennel qui eut lieu en 1950 sous l’impulsion du chanoine Villebenoît.

Nous voulons que cette journée soit une journée de joie et d’action de grâce qui rassemble tous ceux qui sont attachés à ce sanctuaire d’une manière ou d’une autre: élus, prêtres, religieux, religieuses, croyants, non-croyants en recherche, attirés par la beauté du site, bref, le Peuple de Dieu dans sa diversité!
Un moment de convivialité où il nous sera possible de rester sur place entre la messe et les activités de l’après-midi grâce à des formules de pique-niques qui seront proposées. Vous pourrez aussi repartir avec des mugs-souvenir à l’effigie du sanctuaire.

Vous êtes tous les bienvenus!

Père Emmanuel-Marie, cb
Recteur

Le couronnement de 1950 ou la dévotion du peuple grassois à la Vierge de Valcluse par Gilles Bouis

Évoquer la dévotion à Notre-Dame de Valcluse c’est faire mémoire des grands rassemblements populaires qui ont marqué l’histoire du sanctuaire. Pour le XX^e siècle, le couronnement solennel de 1950 demeure l’acte de foi des Grassois à «leur» Vierge. L’initiative en revient au chanoine Villebenoît, archiprêtre de Grasse et recteur du sanctuaire, qui avait formulé le vœu public en 1944 de couronner la statue si elle protégeait les Grassois des malheurs de la guerre. Fidèle à sa promesse et à l’occasion du tricentenaire de l’agrandissement du sanctuaire par M^gr Godeau en 1650, le curé organise les festivités du 9 au 17 juillet 1950. Afin de pouvoir accueillir la foule annoncée, les célébrations sont prévues dans la ville de Grasse entièrement pavoisée et fleurie pour l’occasion. De la cathédrale au Cours, offices et processions saluent la Vierge de Valcluse avant qu’elle reçoive, des mains du cardinal Roques, les insignes de sa royauté…

«La Notre-Dame» du Pays de Grasse par Gilles Sinicropi

À Auribeau-sur-Siagne, dans un site de fond de vallée qui en a inspiré le nom, s’élève Notre-Dame de Valcluse, «La Notre-Dame», comme l’ont longtemps qualifiée très affectueusement les populations locales.

Si l’on excepte quelques documents épars, parfois laconiques et souvent lacunaires, ce sont surtout les procès-verbaux de visites pastorales, rédigés tout au long des XVII^e et XVIII^e siècles, qui permettent d’appréhender la popularité du lieu. Dès 1605, ils évoquent «l’affluence du peuple ès jours solennels […] qui de toutes parts accoure par dévotion». D’autres documents mentionnent «les processions qui avaient coutume de se faire à Notre-Dame de Valcluse en certaines fêtes de l’année», ou lors d’événements exceptionnels.

À ces témoignages littéraires s’ajoutent des témoignages matériels, des tableaux peints ou ex-voto, exemples de dévotion particulièrement émouvants envers la patronne de la «vallée close». Originellement appendus aux murs de l’église, les tapissant du sol à la corniche, ils sont aujourd’hui exposés dans une pièce-musée qui leur est dédiée. D’une valeur patrimoniale inestimable, ils ne constituent vraisemblablement qu’un reliquat du fonds originel, dont les premiers témoignages remontent au début du XVII^e siècle. Un temps moqués pour leur naïveté, ils disent toute l’affection et la reconnaissance des populations du Pays de Grasse envers «leur» Notre-Dame.