Témoignage d’Étienne
Publié dans le livret de la paroisse Saint-Jérôme
Je voudrais vous raconter comment était le cheminement qui m’a porté aux sacrements de l’initiation chrétienne et surtout vous témoigner de «la Grâce particulière» que j’ai reçue par le Sacrement de la Confirmation.
J’ai fait mes premiers pas dans l’Église, enfant, chez moi à Madagascar, quand j’étais en classe de CP grâce à une religieuse. Celle-ci est venue dans notre école à la rencontre des enfants qui souhaitaient préparer le Baptême et elle nous a inscrits au catéchisme. Ma progression aussi bien sur le plan spirituel qu’intellectuel m’a conduit à la première Communion CM1. Comme j’avais à peine 12 ans, il me fallait attendre mes 15 ans pour accéder à la Confirmation. Certes, on pouvait bien suivre le catéchisme, toutefois j’étais paresseux et trois ans de caté, c’était long… Enfant de chœur, j’assistais toujours à la messe mais je ne suivais plus le catéchisme, et donc, j’avais laissé tomber la Confirmation.
Quand je suis entré au séminaire, j’ai senti l’action de la Providence. Une semaine après la rentrée scolaire, notre père directeur nous a demandé : «Qui parmi les séminaristes n’est pas encore confirmé ?». Nous étions trois. «Bien, dit-il. Allez chez la sœur responsable du catéchisme pour vous inscrire à la préparation au sacrement de la confirmation pour le mois d’octobre.» C’est-à-dire quelques semaines plus tard. J’étais très content, j’allais enfin recevoir la confirmation, j’avais 18 ans.
Voici comment la grâce de Dieu s’est présentée. Durant mon enfance et adolescence, j’étais un enfant paralysé par la timidité et la peur. En effet, je n’osais rien faire sous le regard d’autrui. Il n’était pas question de prendre la parole en public. Par exemple, lire la Parole de Dieu devant l’assemblée à l’église me faisait trembler ; en classe par honte du ridicule, je renonçais toujours à intervenir. Il y avait aussi la peur de la solitude surtout dans la nuit tropicale, peur des fantômes, des sorciers ou sorcières…
Dès le sacrement de la confirmation, tout ce mal-être a définitivement disparu. J’étais soudain libéré sans savoir comment. Pour moi, c’est la force de l’Esprit Saint qui m’a désenchainé. À tel point qu’en 2003, ceux qui me connaissaient depuis l’enfance furent stupéfaits en voyant que j’osais chanter les litanies des saints lors de l’ordination sacerdotale de mon frère. Ils disaient : «C’est incroyable qu’Étienne ait l’audace de chanter devant un millier de personnes comme cela». Oui, c’était bien moi !
Je suis convaincu que si je n’avais pas reçu le sacrement de la confirmation ma timidité et ma peur seraient devenues une maladie invalidante. Donc, pour celles et ceux qui n’ont pas encore reçu ce sacrement, je les invite à s’engager. L’Esprit Saint saura agir.