Évêque de Nice de 1833 à 1855

À partir de 1833, l’histoire du diocèse se conjugue avec l’épiscopat d’un évêque dont l’action va marquer durablement l’Église de Nice. Détesté et craint par certains, aimé et soutenu par d’autres, défenseur acharné de l’Église, maître en matière d’institutions et sûr de sa mission, Mgr Galvano conduit fermement les affaires diocésaines malgré les oppositions et les controverses liées à son temps et à sa personne.

Domenico Galvano naît le 28 octobre 1800 à Bibiana, dans le diocèse de Pignerol. Quatrième enfant d’une famille de neuf, le jeune homme fait de brillantes études au Petit séminaire de Saluzzo, puis à l’Université de Turin, où il obtient, en 1822, un doctorat en théologie. Un parcours ecclésiastique classique s’ouvre à lui. Le jeune clerc est choisi comme secrétaire par Mgr Bigex, évêque de Pignerol, et, après son ordination en 1824, il est nommé chanoine-chantre. Archidiacre et pro-vicaire général de Mgr Rey en 1829, il devient vicaire général en 1831 jusqu’à sa nomination au siège épiscopal de Nice en août 1833. Des récits, sans aucune attestation d’époque, mentionnent que le nouvel évêque serait le frère de lait de Charles-Albert. Mais la famille de Mgr Galvano ne fait aucun état de cette théorie. Avant sa nomination, l’homme témoigne de ses qualités en collaborant à la réorganisation du diocèse de Pignerol après les troubles révolutionnaires, en affrontant les vaudois de la région de Torre Pellice, en participant à la tenue d’un synode ou en s’arrangeant des difficultés linguistiques.

Mgr Galvano prend la tête d’un diocèse qui correspond, dans la division administrative de Nice, à la province éponyme. S’y ajoute le territoire de Monaco, avec quatre paroisses d’abord, puis une seule dans les limites de la capitale de la Principauté. Dans cette dernière, un régime particulier est confirmé, sous l’autorité du Prince, pour les questions matérielles comme le traitement des ecclésiastiques ou l’entretien des bâtiments. La seule modification politique de l’épiscopat correspond au détachement des paroisses de Menton, Monti et Roquebrune d’avec la Principauté en 1848.C’est un homme de politique et de communion, avec un grand loyalisme envers le roi et un attachement radical au souverain pontife. C’est également un grand administrateur dans l’exercice des trois munera que sont gouverner, sanctifier et enseigner.En 1842, le prélat obtient du roi Charles-Albert l’autorisation d’ouvrir un petit séminaire avec un statut particulier, celui de pouvoir accueillir aussi bien les élèves laïques que les futurs clercs. L’évêque réorganise le cursus et élabore le règlement.Après deux ans de construction, le Parvum episcopale seminarium et collegium accueille une soixantaine d’élèves dans le quartier du Lazaret, à l’est de la ville.

Mgr Galvano reste dans l’histoire du diocèse de Nice comme un grand législateur et un organisateur hors pair. Grâce à la reprise largement amorcée par Mgr Colonna d’Istria et renforcée par son successeur, l’Église de Nice est pleinement restaurée dans l’attente d’un successeur de celui qui a été, selon sa devise, un pasteur ferme et vigilant.

Bernard VEÏSSE

Armoiries Mgr Galvano

Devise : Esto vigilans
« Être vigilant »

Tiercé en fasce : au I, d’or à l’aigle couronnée de sable ; au II, d’azur chargé d’un coq au naturel ; au III, d’argent à trois barres de gueules.