Évêque de Nice de 1998 à 2005

Jean Bonfils, fils unique d’un sous-officier et d’une mère au foyer, naît le 15 février 1930. Après avoir fait ses études au Petit séminaire Saint-Roch de Celleneuve, au Grand séminaire de Montpellier, puis à Lyon, au Séminaire des Missions africaines, il est ordonné le 7 décembre 1954 par le cardinal Gerlier. Après deux ans d’études à Rome, il est reçu docteur en théologie. Membre de la Société des missions africaines (SMA), il enseigne la théologie à Lyon (1958-1962), forme le clergé africain au Grand séminaire Saint-Gall de Ouidah au Bénin (1962-1964) puis les novices à Chanly en Belgique (1964-1968). Il est ensuite conseiller provincial puis provincial de Lyon de la SMA (1968-1978), secrétaire général de la conférence des supérieurs majeurs de France (1978-1984), secrétaire de l’Union des conférences européennes des supérieurs majeurs (1981-1984), à nouveau professeur à Ouidah (1985-1987), attaché à la congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique à Rome (1987-1992). C’est alors qu’il est nommé évêque de Viviers le 28 novembre 1992 ; il est ordonné le 10 janvier 1993. Quelque 40 ans après l’enquête Boulard, le paysage humain et ecclésial de l’Ardèche a bien changé : les 376 paroisses ne correspondent plus à la réalité des communes (dont plus de 100 ont moins de 200 habitants) ni au personnel clérical (500 prêtres en 1900, 120 actifs en 2000). Profitant d’un travail bien préparé, Mgr Bonfils promulgue les 30 nouveaux ensembles paroissiaux qui remplacent les 376 paroisses. Sans penser réunir un synode, il lance une vaste réflexion sur des thèmes essentiels de la vie d’un diocèse. Le dossier sera remis à son successeur, car le prélat, âgé de 68 ans, qui avait beaucoup voyagé et pensait rester jusqu’à la retraite à Viviers, a la surprise d’être nommé à Nice en 1998. Il prend possession de son nouveau siège le 4 octobre 1998.

Là encore, il continue le travail de son prédécesseur en réformant territorialement et pastoralement son nouveau diocèse. Quarante-cinq nouvelles paroisses sont érigées au travers du projet « Diocèse 2000 » et de la charte d’évangélisation. Il réinstalle un séminaire diocésain au sanctuaire Notre-Dame de Laghet en 2002. Même si les catholiques sont encore sociologiquement majoritaires dans le diocèse – bien que le chiffre baisse tous les ans – il faut compter avec la présence de nombreuses communautés chrétiennes, dont certaines sont installées depuis fort longtemps. L’œcuménisme est une dimension essentielle de la vie locale. Il existe également une forte communauté juive et les musulmans forment la deuxième religion du département. De là l’importance du dialogue interreligieux. Un conseil des religions monothéistes des Alpes-Maritimes (COREMAM) est créé à l’initiative de Mgr Bonfils en 2003.

Le 18 juin 2004, il reçoit en la personne de Mgr Louis Sankalé, évêque de Cayenne, un coadjuteur avec droit de succession. La retraite venue, Mgr Bonfils demande à exercer les fonctions de chapelain à Lourdes puis, après plusieurs années au service du sanctuaire, se retire chez les Petites sœurs des pauvres à Nice.

Extraits de la notice du Dictionnaire des évêques de France au XXe siècle, sous la direction de Dominique-Marie DAUZET et Frédéric LE MOIGNE, Cerf, Paris, 2010 et de l’ouvrage Le diocèse de Nice, histoire et identités d’une terre de contrastes, sous la direction de Gilles BOUIS, Éditions du Signe, Strasbourg, 2015.

Jean-Louis GAZZANIGA
Ralph SCHOR

Devise : Apparuit Humanitas Salvatoris
« Elle est apparue l’humanité de Dieu notre Sauveur »

D’azur, au chevron d’argent, surmonté d’une croix de Toulouse d’or, et accompagné en chef de deux fleurs de lys du même et en pointe de trois coupeaux d’argent posés sur une mer d’azur ondée d’argent.
Le chevron symbolise la montagne et donc la sagesse, le signe du passage de la multiplicité à l’unité; la pierre faîtière qui consolide la voûte de la maison; la proue du navire qui fend la mer. Trois caractéristiques attendues du nouvel évêque de Nice. L’argent qui symbolise à la fois la candeur et l’éclair de la foudre. La candeur du serviteur de l’Évangile qui va, sans se poser de questions, là où le Maître l’appelle. L’éclair ou le dynamisme du missionnaire et du pasteur. L’azur, puisque Mgr Bonfils devient évêque de la Côte d’Azur. La croix de Toulouse d’or, signe de l’Occitanie, d’où Mgr Bonfils est originaire. Les trois coupeaux d’argent posés sur une mer d’azur ondée d’argent, pointe les armes du Comté de Nice. Enfin deux fleurs de lys d’or, représentant: l’une, le Vivarais, siège épiscopal que quitte Mgr Bonfils; et l’autre la Provence orientale, moitié ouest du diocèse de Nice, dont le nouvel évêque prend possession.