Évêque de Nice de 1858 à 1877
Nommé évêque par Pie IX, Mgr Sola est sacré à Rome le 3 janvier 1858 et prête serment de fidélité à Victor-Emmanuel II. Trois mois plus tard, le 25 avril 1858, il est reçu à Nice par le vicaire capitulaire et les membres du chapitre. Né en 1791 à Carmagnola, dans le Piémont, Giovanni-Pietro Sola fait ses études au collège de sa ville natale puis au Grand séminaire de Turin. Ordonné prêtre en 1816, docteur en théologie l’année suivante, il part enseigner cette discipline au Grand séminaire de Nice de 1816 à 1818. De retour dans l’archidiocèse de Turin, l’abbé Sola obtient la cure de Vigone jusqu’en 1858.Quarante ans après son séjour dans le Comté, le voici donc revenu à Nice. Le clergé découvre un évêque de 68 ans, théologien de formation, monarchiste et proche du pouvoir sarde. Le nouveau prélat prend possession d’un diocèse où l’autorité épiscopale s’est notablement affaiblie.
Dès le début de son épiscopat, Mgr Sola ne cache pas sa considération pour Napoléon III qui se présente comme le défenseur du pape et l’allié de Victor-Emmanuel II.Cette position est en adéquation avec le clergé et la population niçoise qui n’hésitent pas à manifester leur enthousiasme lors du passage des troupes françaises engagées dans la guerre d’Italie. Le soutien au Risorgimento (processus de l’unification italienne menée par Victor-Emmanuel II) passe par un comportement bienveillant vis-à-vis de la politique de Napoléon III. La fin de la guerre d’Italie et l’engagement réciproque des deux souverains ont des répercussions immédiates sur le processus annexionniste. Le 24 mars 1860, la signature du traité de Turin prononce l’Annexion.C’est le point de départ de l’engagement officiel de Mgr Sola et de son clergé en faveur de la France.
À la différence notable de son prédécesseur, l’Histoire retient que Mgr Sola –outre son rôle capital dans l’Annexion – a joui, pendant et après son épiscopat, d’une grande estime de la part des Niçois. La popularité dont l’évêque jouit auprès de ses diocésains est rapidement entachée par de nombreux conflits d’intérêts qui rendent difficile son action et fragilise son autorité.Sentant l’étau se resserrer et après maintes négociations, l’évêque de 86 ans se résigne à quitter son siège épiscopal le 12 septembre 1877. En contrepartie, il obtient une pension de 10 000 francs liée au premier canonicat de Saint-Denis et la charge d’administrer le diocèse jusqu’à la prise de possession de son successeur. Ironie de l’Histoire, celui qui a approuvé l’annexion du comté de Nice à la France préside sa dernière cérémonie en saluant la mémoire du roi Victor-Emmanuel II lors d’un service funèbre le 16 janvier 1878. Retiré dans la villa Sorgentino d’Antoine Barberis, Mgr Sola meurt le 31 décembre 1881 avec, à son cou, l’étole pastorale que les Niçois lui avaient offerte lors de son premier séjour dans la cité en juillet 1818.
Gilles BOUIS
Devise : In sui victoria pax
« Le succès de sa paix »
Burelé en pal d’argent et de gueules, à l’ovale d’argent, chargé d’une redorte d’olivier en sinople.