On le trouve dans les rues et les maisons. Décoré de lumières, de boules et de guirlandes, le sapin est un incontournable à Noël. Mais d’où vient-il? Nous avons posé la question au Chanoine Hilaire Marchadier, de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre (2017).

On a tous un sapin de Noël chez soi, on en voit dans toutes les devantures des magasins et dans nos rues, et l’on se réjouit à l’approche de la fête de la naissance du Christ que toutes nos rues soient pavoisées de décorations scintillantes. Mais on se demande parfois si ce sapin de Noël est un symbole chrétien ou l’héritage d’une antique tradition païenne.

Chez les celtes, en 2000 avant JC, on parlait déjà d’un arbre (l’épicéa, arbre de l’enfantement), le jour du 24 décembre, puisqu’on considérait ce jour comme la renaissance du soleil. Pour le rite païen du solstice d’hiver, un arbre symbole de vie était décoré avec des fruits, des fleurs et du blé.
En 354, l’Église institue la célébration de la naissance du Christ, le 25 décembre, pour rivaliser avec cette fête païenne. Il est intéressant de noter comment l’Église ne détruit pas les coutumes païennes mais les transforme en leur donnant un sens chrétien qu’elles possédaient déjà peut être en germe de manière un peu «prophétique».

Saint Boniface (né en 680), voulait convaincre les druides germains que le chêne n’était pas un arbre sacré. Il en fit donc abattre un. «En tombant, l’arbre écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage à l’exception d’un jeune sapin».
À partir de là, on raconte que Saint Boniface a déclaré dans sa prédication: «Désormais, nous appellerons cet arbre, l’arbre de l’Enfant Jésus.» Depuis, on plante en Allemagne de jeunes sapins pour célébrer la naissance du Christ.

On le garnit de pommes rouges, symbolisant l’arbre du paradis, l’arbre de vie, l’arbre toujours vert, qui restaure ce qu’avait mutilé le péché originel en mangeant le fruit de l’arbre défendu. Cet arbre symbolisait en même temps la croix du Christ dont l’Incarnation sauve l’humanité. Dans sa lettre aux Corinthiens (chapitre 15), saint Paul avait associé le premier Adam au Christ, nouvel Adam.
Cette tradition se généralisa après la guerre de 1870 dans tout le pays grâce aux immigrés d’Alsace-Lorraine qui firent largement connaître la tradition de l’arbre de Noël aux Français. C’est à cette période que le pays entier adopta cette tradition.

Notre décor de Noël aujourd’hui associe la crèche de François d’Assise et le sapin de Noël. Le sapin, avec une origine à la fois païenne et chrétienne, et la crèche sont une occasion pour nous de garder non seulement la féérie des fêtes de la lumière, mais aussi serviront à rappeler et faire comprendre les symboles de la foi, quand petits et grands sont rassemblés.

«Seigneur, aujourd’hui le sapin qui entre dans ma maison me dit qu’au plus sombre des jours ta lumière persiste, qu’elle résiste aux rigueurs de l’hiver et que ton nom est espérance. Vie plus forte que la mort. Attente du printemps.»