Rassemblé pour vivre, porter et célébrer l’Évangile, le peuple de Dieu dans sa diversité était représenté le 11 avril au soir, lundi saint, en la cathédrale Sainte-Réparate dans le Vieux-Nice. Fidèles venus de tout le diocèse, religieux, religieuses, diacres et prêtres… La messe chrismale exprime l’unité de la communauté diocésaine autour de son pasteur.

Pour la dernière fois dans la cathédrale de Nice, à quelques jours de prendre sa retraite, c’est Mgr André Marceau, en tant qu’administrateur apostolique sede vacante, qui a présidé la messe chrismale. «L’Évangile est bien vivant; une Bonne Nouvelle qui motive, qui met en route des hommes, des femmes, des jeunes, des enfants (…) Ensemble, rendons grâce à notre Dieu, chantons notre Dieu. Et que nous puissions, lorsque nous repartirons tout à l’heure, être les témoins de cette Bonne Nouvelle (…) Soyons dans notre diocèse, pour ce département, les apôtres d’aujourd’hui.» Au cours de la célébration, Mgr Marceau a invité les prêtres présents, plus de cent, à renouveler leurs promesses sacerdotales. Et c’est pendant la messe chrismale que, chaque année, l’évêque consacre le saint-chrême et bénit les autres huiles saintes. Elles serviront tout au long de l’année pour les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordre, du sacrement des malades.

Deux moments hors du commun

Mais cette année, deux instants ont donné une dimension exceptionnelle à ce rendez-vous diocésain. À la fin de la célébration, cent-soixante écoliers -près de la moitié des participants à l’École des Témoins- ont été envoyés en mission. Être, devenir témoin, disciple-missionnaire, c’est ce qu’a mis en mouvement Mgr Marceau durant son épiscopat à Nice, à travers Mission Azur. Cette dynamique diocésaine s’est concrétisée cet hiver par la tenue de dix premières écoles des témoins, à Nice, Cannes-la-Bocca, Saint-Laurent-du-Var, Sophia Antipolis, Antibes, Cagnes-sur-Mer, Vence et au Rouret. Avant de recevoir une écharpe rouge des mains de Mgr Marceau et du père Cyril Geley, délégué général, celui-ci leur a adressé ces mots: «Chers écoliers, il y a quelques mois vous avez accepté de participer à l’École des Témoins. Vous étiez environ trois-cent-cinquante à avoir répondu à l’appel de notre évêque pour entrer dans cette démarche de foi. Durant les dix rencontres qui ont émaillé ce parcours, vous avez pu revenir au cœur de la foi avec des frères et des sœurs, accompagnés par la Parole de Dieu. Ç’a été l’occasion de découvrir ou de redécouvrir la place centrale de la rencontre personnelle avec le Christ vivant dans nos vies; apprendre à reconnaître les merveilles accomplies par le Seigneur pour nous; afin d’en témoigner, était l’objectif de cette École des Témoins. Aujourd’hui, vous êtes envoyés en mission là où vous êtes. Être témoins du Christ dans nos vies, ce n’est pas donner aux autres un corpus doctrinaire, mais partager avec eux notre joie de croire et de vivre de la vie du Dieu trois fois saint. Que l’Esprit Saint vous inspire et vous guide dans votre vocation de baptisé, afin que vous soyez des témoins vivants de celui qui est mort et ressuscité afin de nous donner la vie.»

Questions à deux participantes à l’École des Témoins : Hélène, adjointe en pastorale scolaire, et Armandine, animatrice en pastorale, à l’école Sainte-Thérèse à Nice. La première, baptisée enfant, a été confirmée à trente-six ans -«Donc, pour moi, la messe chrismale est importante», précise-t-elle; la seconde, baptisée enfant, a été confirmée adolescente.

À la fin de cette messe chrismale, comment vivez-vous le fait d’être envoyées en mission ?

Armandine: «C’est un magnifique cadeau. Je ne m’attendais pas à avoir une écharpe qui témoigne encore plus de notre démarche. Je pensais que d’abord c’était une démarche individuelle, je ne m’attendais à rien; puis finalement elle devient collective et ouverte. Je n’ai eu que de l’enrichissement, que du positif et je suis envoyée en mission et heureuse de pouvoir apporter quelque chose. Porter le rouge de la passion, le rouge de l’amour. Je suis ravie.»

Hélène: «C’est le début de quelque chose. Maintenant, à nous d’annoncer. Même si, dans l’école Sainte-Thérèse, on le fait déjà. Ce petit message nous conforte dans ce que nous vivons.»

Cette écharpe rouge autour de votre cou que va-t-elle devenir?

Armandine: «On va la présenter régulièrement, et dire ce qu’elle signifie, ce qu’elle représente, comme un cheminement; et comme le commencement d’une mission.»

Hélène: «Peut-être la porter à la confirmation de nos jeunes le 4 juin. Comme ça, ils pourront voir que, nous aussi, on part comme eux.»

Au revoir et merci Mgr Marceau

L’autre moment hors du commun a été l’au revoir et les remerciements adressés à Mgr Marceau par le père Cyril Geley. Après des applaudissements nourris, l’évêque sur le départ a confié que son premier merci, c’est à Dieu qu’il le disait, avant de dire merci aux prêtres, à tous les chrétiens rencontrés. «La richesse, elle vient de Dieu. Et elle vient de Dieu par vous et ce que vous représentez ici. C’est ça ma joie, ç’a toujours été ma joie. Nous l’avons partagée et je la partagerai encore, merci!»

José Garcia et Denis Jaubert

Prêtres jubilaires en 2022

Comme l’a indiqué le père Cyril Geley, délégué général, au début de la célébration, la messe chrismale est l’occasion «de pouvoir rendre grâce au Seigneur pour le ministère de chacun des prêtres jubilaires du diocèse, pour le don qu’ils ont fait d’eux-mêmes, de leur vie pour le service de l’Église; de les confier au Seigneur et de demander les vocations pour la vie de notre Église.» Cette année, plusieurs prêtres fêtent 25, 50, 60 ou 70 ans d’ordination sacerdotale.

25 ans (jubilé d’argent)

  • L’abbé Laurent-Albert ANDRIAMIADANA
  • L’abbé Ireneusz BRACH
  • L’abbé Jacob MEDA
  • L’abbé Marc RUIZ
  • Le frère Jean-Baptiste TILLOY, missionnaire de Notre-Dame

50 ans (jubilé d’or)

  • Mgr André MARCEAU
  • Le chanoine Jean-Marie TSCHANN
  • Le chanoine Henri TOCHE
  • L’abbé Paul SAMMUT

60 ans (jubilé de diamant)

  •  Le père Bernard CANUET, oratorien
  • Labbé Pierre VINCELEUT

70 ans (jubilé de platine)

  • Le chanoine Gabriel CALLIER

En ministère dans le diocèse de Nice comme prêtre fidei donum, le père Brach a été ordonné prêtre du diocèse de Katowice, en Pologne, le 10 mai 1997. Il est, depuis 2015, curé de la paroisse Notre-Dame-de-l’Espérance (Beaulieu-sur-Mer, Villefranche-sur-Mer, Col de Villefranche, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Èze). Témoignage.

«Tous les ans, c’est très émouvant (de rénover ses promesses sacerdotales), très prenant dans le cœur. Mais lorsqu’il y a un petit jubilé, ça fait quelque chose en plus. Il y a des émotions, il y a la joie, il y a cette action de grâce parce que sans l’aide du Seigneur, sans sa bénédiction, on n’arrive pas. Mais avec lui, c’est possible (…) Ce qui est assez frappant pour moi, qui suis toujours jeune (rires) c’est qu’il y a tant d’évêques qui (depuis vingt-cinq ans) m’ont posé ces questions. L’année prochaine, ce sera ici le nouvel évêque. J’espère que je vais répondre encore une fois ‘oui, je le veux’ (…) C’est une grande joie (de renouveler ses promesses sacerdotales ensemble, avec les autres prêtres en ministère dans le diocèse). Ce n’est pas seulement l’appartenance à mon diocèse d’origine à Katowice, ou à celui où je suis depuis dix-huit ans, ici à Nice, mais c’est au presbyterium large, du monde entier. Parce que je suis prêtre pas seulement ici, mais tous les jours et partout où je suis. On travaille ensemble, main à main avec tous les prêtres, unis, dirigés, guidés par l’évêque, par le pape, et avec tous les fidèles.»